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Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes - 14) CHARLES

Avec femme et enfants, Bruno s’était engagé à « faire »,
comme il disait, le valet de ferme.

Son contrat moral allait du 15 mai au 15 septembre.
Ces dates sont des dates emblématiques
pour la paysannerie de montagne.
Le but avoué de Bruno était de se nourrir de la couleur
du « patois gruèrien ».

Bruno aimait à dire de lui-même qu’il était
un paysan de la ville.

Maintenant qu’il faisait le paysan pour de vrai, il en bavait !
C’était dur ! Au lit avec les poules il se levait avec elles.
Il s’était engagé envers Charles et sa famille
et respectait son contrat.

Bruno avait écrit un poème sur la montagne.
Il l’avait lu à Charles

Bruno et Charles avaient mis toute une journée à oser
se dire « tu ».

Entre les foins et le regain,
Charles emmena Bruno tout là-haut dans la forêt,
au flanc de la montagne,
pour y préparer du bois que Charles descendrait
l’hiver venu avec la luge.

Après une courte pause de midi, Charles s’était assoupi.
Bruno regardait Charles dormir adossé à un arbre
dont le sommet se balançait au vent.
Quand Charles se réveilla, il dit à Bruno :
« Tu vois ! Tu entends ce beau et ce calme !
Les gens d’en-bas ne peuvent pas comprendre.
Toi dans ton poème, tu a dit vrai ! »

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