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  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 79.SUR LE BANC

    « Toi tu es tout rouge ! C’est le soleil qui t’a brûlé ? Moi je suis presque noir mais je dois quand même faire attention au soleil ! » Visiblement le petit garçon africain n’est pas encore touché par les problèmes qu’engendrent les différents types d’humains.

    L’homme lisant sur un banc du Jardin de l’Observatoire est ravi. Il vient régulièrement passer de bons moments en cet endroit qu’il affectionne tout particulièrement. Ce prolongement du Jardin du Luxembourg lui est plus intime.

    « Eh oui, mon petit, je n’ai pas été assez prudent et me voilà à rechercher chaque coin d’ombre ».

    La maman est attentive. Elle ne quitte pas son petit des yeux.
    « Normal », pense l’homme sur son banc, il y a tant de saloperies qui se passent : enlèvements, abus sexuels et mout autres horreurs. »

    « Adbou » lâche la mère, « n’embête pas le monsieur et reviens ici ». Le garçon n’a pas d’oreilles aux paroles de sa maman et continue à converser avec l’homme.

    « Ils ont l’air de bien s’entendre, ces deux-là, » pense la maman en restant très vigilante. Eh oui, cela est bien vrai. L’homme est dubitatif.
    « Si seulement les rapports entre les différents types d’humains pouvaient être comme celui-là ! Dans quelques années, ce petit aura subi les influences de la division et peut-être ne se souviendra-t-il pas de ce beau moment d’échange entre l’homme rouge, brûlé, et lui le petit homme noir ouvert à l’autre.»

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 78.JULES

    « Grand-papa des puces – Que fais-tu là haut ?
    – Je me gratte les puces – Je mange du gâteau ».
    Grand-papa Jules est taquin. Il aime à se présenter
    « bonjour, je suis Jules de Bulle et ma fiancée c’est Nadège de Liège. Nous venons des deux villes les plus légères du monde. »

    Grand-papa va tous les jours se promener en alternance, c’est selon le temps, dans le Parc des Peupliers ou dans la Forêt des Grands.

    Au Parc des Peupliers, il reluque les jeunes mamans et leurs bambins avec un plaisir qui fait plaisir à voir. Dans la Forêt des Grands il croise le plus souvent des hommes- promeneurs qui se promènent avec sérieux. Il utilise chaque opportunité  pour entrer en contact avec le promeneur. Quand il s’agit d’une promeneuse il sait y aller avec tact et délicatesse.
    « J’drague pas » dit-il, malicieux, « je donne dans la communication. Faut que je parle. Faut que j’entende. Faut qu’j’échange. »

    Le jour où a eu lieu l’explosion, racontent les gens, Jules passait par là. Depuis, on ne le voit guère. Il n’est plus le même.

    Lorsque Jules ouvre la bouche pour essayer de s’exprimer, ce ne sont que des bruits rauques ou suraigus qui hurlent aux oreilles des badauds, désespérés de le voir ainsi.

    « Jules est un mort vivant » dit cette dame « depuis qu’il est sourd, il devient fou ».

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 77.BONJOUR !

    Notre voyageur voyage. Lorsqu’il jette son dévolu sur un nouveau pays, une des premières choses qu’il fait est d’apprendre à dire bonjour ou toute autre forme adaptée au pays qu’il va visiter, afin d’entrer correctement en contact avec l’indigène.

    Bonjour – Guten Tag – Buon giorno. En anglais, en espagnol, en suédois, en norvégien. Il se souvient même de « Pagi-pagi » qu’il a si souvent utilisé lors de longues marches dans le pays de Toradjas sur l’île indonésienne de Sulawesi.

    Il se souvient que lors d’une traversée d’un village gruérien, en Suisse, chaque personne rencontrée le gratifiait d’un large « Bon dzoua ». Il ne savait pas encore qu’on lui souhait le « Bonjour ». Plus tard, attardé au café du coin, les paroles suivantes lui vinrent aux oreilles ; un paysan d’un village d’à côté émit de façon assez forte ces paroles afin que l’intéressé l’entendît : « Vous avez un nouvel étranger chez vous ? J’lai reconnu il sait pas encore dire bonjour ».

    Le voyageur n’est pas resté sourd. Il s’est levé, a présenté ses excuses auprès des hommes présents (il n’y avait que des hommes), a dit :
    « Bonjour messieurs ou plutôt bonsoir messieurs. Vous m’avez appris une belle leçon de convivialité. Acceptez que je vous offre une tournée à boire et merci de m’accepter parmi vous ».
    Durant le reste de son séjour dans cette belle région gruérienne, le voyageur ne fut plus perçu comme un étranger.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 76.CE SOIR…

    La femme est belle et l’homme porte beau. Jeunes retraités, ils ont dû réapprendre à vivre en couple. Leur fierté est de dire :
    « Nous ne pouvons plus nous séparer. Nous formons enfin un vrai couple. »

    Dès l’aube, la femme glisse dans la conversation du petit déjeuner son plan pour la journée :
    « Aujourd’hui, mon chéri, je pensais faire le Canal de l’Ourcq. Ça te va ? »
    « Mais bien sûr, ma chérie. Il fait beau… Nous aurons une belle journée… Ce soir… ! »

    Dès l’aube, la femme… etc, etc.
    « Aujourd’hui, mon chéri, j’ai invité nos amis d’Orléans. On fera une belle balade du côté de la Place des Vosges et on fera une petite bouffe au "Pharamond" près des Halles. Comme je sais que tu aimes la tripaille… »
    « Mais bien sûr, ma chérie. Il fait beau… J’aime tellement comme tu t’occupes gentiment de moi… ce soir… !!! »

    Ce matin tout est gris. La femme a adopté la couleur ambiante et l’a imprimé sur ses idées.
    « Aujourd’hui, mon chéri, on pourrait aller au cinéma du côté de Montparnasse, puis manger à la Coupole…puis… !!! »
    « Mais bien sûr, ma chérie. Il pleut…  J’aime tellement comme tu t’occupes gentiment de moi… ce soir.. !!! »
    « Ah oui, ce soir » coupe-t-elle « je penses que tu aurais envie de faire des galipettes ? »
    « Non, bordel de merde ! Ce soir, j’aimerais enfin revoir mes copains ».

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 75.L’ALLEE

     

    Le voyageur s’est arrêté dans une petite ville de la banlieue sud de Paris. Arrivé devant la maison de ses amis, il trouve un petit mot de billet l’invitant à les rejoindre dans un « petit restaurant aux oignons » non loin de là. Un plan « ad hoc » y est joint et le voilà parti à suivre l’itinéraire décrit. Soudain, sur sa gauche, il découvre un sentier bordé d’arbres. « Même s’il n’est pas sur mon plan, ce sentier a l’air d’aller dans la bonne direction. » Il s’y engage, et très vite perd la notion du temps, tellement il est pris par la beauté des lieux. Des arbres en veux-tu en voilà. Des grands, des petits, d’essences différentes, des buissons en fleur et des bancs reposoirs pour aider à la contemplation.

    C’est la fin de la journée. Le voyageur a voyagé et décide de se reposer un moment. Il contemple. Il aime les arbres. Les arbres le font rêver et… il s’endort.

    Réveillé par quelques bruits juvéniles, il se ressaisit et constatant que l’heure était bien avancée dans cette soirée d’été, il cherche, non sans mal, à sortir de ce petit paradis ne figurant pas sur son plan.

    Le voyageur sait voyager et retrouve toujours son chemin.

    Ses amis retrouvés, il explique et raconte le pourquoi de son retard.
    « Oh, mais t’es passé par le chemin des putes et de pédés. On n’y va jamais là-bas. C’est malsain ».

    Et le voyageur de penser que les putes et les pédés en avaient de la chance d’avoir choisi un lieu mal famé avec de si beaux arbres.