Quoi qu’étant au gros de l’été, certains festivaliers passaient de longues nuits et de courtes journées.
Cette année-là, le ramadan coïncidant avec le festival, certains trouvaient toutes les raisons de ne pas vivre à l’heure tunisienne. Se coucher au lever du soleil et se lever avec la lune, tel était le programme de Bernard, qui avait à cœur de vivre à la lettre le slogan du festival : « Je ne veux pas bronzer idiot ».
Des artistes du monde entier étaient de la fête.
Couscous et « Celtia berda » étaient de la fête.
Tajines, méchouis, thé à la menthe et aux pignons, colliers de jasmin étaient de la fête.
Les darboukas étaient de la fête… sans oublier les youyous.
Ce dernier jour, synonyme de départ, Bernard s’était rendu directement de la piste de danse du « El Morjane » à la station des bus pour Tunis.
Installé dans le bus, juste avant de s’endormir, il avait assisté au vol d’une cigogne battant des ailes à hauteur de la vitre. « Tiens, il y a de belles choses à voir en Tunisie », pensa-t-il, « il faudra que je vienne un jour voir ça. »