« Moi, j’irai à Tahiti quand je l’voudrais »
aimait à dire le gros Robert. Faut le dire, c’est lui qui s’était affublé de ce surnom de « gros Robert ». En réalité l’état-civil le connaissait sous son vrai prénom : Marcel.
Un jour, sa femme, qui portait gros, s’était vantée d’avoir deux beaux gros roberts, et Marcel d’en rajouter :
« et moi je serai toujours ton gros Robert ».
Robert savait qu’il avait un cousin, tout là-bas en France, mais il ne l’avait jamais vu.
« J’ai un cousin germain qui est français », plaisantait-il.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’un jour, il trouva devant sa porte un couple avec un enfant. C’était lui, William, son cousin français avec sa femme et son fils.
La belle compagne du cousin William avait tout pour faire fondre le gros Robert. Elle était tahitienne. Les quelques heures passées à faire connaissance aboutirent à :
« Si tu viens à Tahiti, je prendrais trois semaines de vacances et je te ferai découvrir toutes les îles où j’ai de la famille » avait suggéré cette femme qui était déjà entrée dans le rêve de Robert.
Depuis ; chaque fois que Robert a le blues, on peut l’entendre dire :
« moi, j’irai à Tahiti quand je le voudrais ».