Le voyageur ne voyage pas comme les touristes. André est un vrai voyageur. Ce n'est ni la durée, ni la longueur, ni la distance qui font qui font le voyageur.
André voyage dans Paris. Il a jeté son dévolu sur le tramway T 3. Chaque fois qu'il le peut, André se met dans la peau du grand voyageur qu'il fut et entreprend des « petits voyages internes » comme il aime à le dire. Il part à la découverte de la ligne T3 comme il partirait à la découverte d'un nouveau pays. André aime les transports en commun. Autant peut-il le faire qu'il emprunte les deux sens du chemin choisi.
« Le retour ne ressemble jamais à l'aller » dit-il, « il est important de savoir regarder dans les deux sens ».
Il remarque qu'il est le seul à regarder au dehors... il voyage... il découvre. Les noms des stations font naître en lui une multitude d'histoires plus colorées les unes que les autres : Jean Moulin (la résistance) – Georges Brassens (« Gare au gorille ») - Porte de Versailles (le Roi Soleil) – Montsouris (les arbres aimés) – Poterne des Peupliers (peut-être des pendus ?) - Porte d'Italie – Porte de Choisy- Porte d'Ivry (toutes ces portes chères à l'histoire de Paris) .
André fait deux fois le trajet.
« Aujourd'hui, j'ai fait un beau voyage » se dit-il tout souriant au monde qui l'entoure.
Porte d'Orléans- fin du voyage ; sur le banc de la station, il entend une fillette :
« Dis maman, c'est beau, ici, tout vert sur la route du tram, pourquoi n'y a-t-il pas de vaches comme chez tante Olga pour brouter ? »