« Toi tu es tout rouge ! C’est le soleil qui t’a brûlé ? Moi je suis presque noir mais je dois quand même faire attention au soleil ! » Visiblement le petit garçon africain n’est pas encore touché par les problèmes qu’engendrent les différents types d’humains.
L’homme lisant sur un banc du Jardin de l’Observatoire est ravi. Il vient régulièrement passer de bons moments en cet endroit qu’il affectionne tout particulièrement. Ce prolongement du Jardin du Luxembourg lui est plus intime.
« Eh oui, mon petit, je n’ai pas été assez prudent et me voilà à rechercher chaque coin d’ombre ».
La maman est attentive. Elle ne quitte pas son petit des yeux.
« Normal », pense l’homme sur son banc, il y a tant de saloperies qui se passent : enlèvements, abus sexuels et mout autres horreurs. »
« Adbou » lâche la mère, « n’embête pas le monsieur et reviens ici ». Le garçon n’a pas d’oreilles aux paroles de sa maman et continue à converser avec l’homme.
« Ils ont l’air de bien s’entendre, ces deux-là, » pense la maman en restant très vigilante. Eh oui, cela est bien vrai. L’homme est dubitatif.
« Si seulement les rapports entre les différents types d’humains pouvaient être comme celui-là ! Dans quelques années, ce petit aura subi les influences de la division et peut-être ne se souviendra-t-il pas de ce beau moment d’échange entre l’homme rouge, brûlé, et lui le petit homme noir ouvert à l’autre.»