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Un entretien entre Françoise Tenier et Gabby Marchand - 2

Françoise Tenier: Gabby Marchand chante Jean Cuttat : "Les chansons du mal au cœur" et "Les couplets de l'oiseleur". Ce sont les deux nouveaux disques du chanteur fribourgeois.

Rencontre avec un amoureux des mots et de la poésie, dans sa belle ville de Fribourg le 29 janvier 2016 au Café du Gothard.

DEUXIEME PARTIE

 

Françoise Tenier: Dans ces deux disques des thèmes très divers sont abordés. Certains te tiennent particulièrement à coeur : je pense aux chansons pour les enfants notamment.

Gabby Marchand : Dans mon parcours, j'ai beaucoup travaillé avec des enfants. Moi j'aime bien les comptines. J'enrage de plus en plus parce que chaque fois qu'on écrit un petit poème pour les enfants on appelle ça "comptine".. En allemand comptine se dit "Abzälvers" : ça dit bien ce que ça veut dire :  c'est une formulette pour compter en préambule à un jeu comme Am stram gram pique et pique et colégram.

Vio Martin, une des poétesses romandes que j'ai mise en musique, a intitulé un de ses livres Poéchantines : ce sont des petites poésies mais ce ne sont pas des comptines.

 

F.T. - Autre thème abordé : la guerre...

G.M. - Je ne sais plus quel grade avait Jean, peut-être lieutenant ou capitaine, mais il parle surtout d'une époque qui l'a marqué ; la façon dont il en parle m'a beaucoup touché. Moi je suis né en 1943 pendant la guerre et je suis devenu objecteur de conscience ; j'ai même fait de la prison pour ne pas effectuer mon service militaire et ne pas payer ma taxe militaire. Mais je ne trouve pas que dans ses poèmes il défende la guerre ; il parle plutôt d'amitiés qu'il a eues, même avec un canon et fusil dans les mains. Je ne défends pas la guerre mais je peux défendre la façon dont il en parle..

 

F.T. - Il y a un sujet que je suis un peu étonnée de te voir aborder avec  Fioretti : c'est la religion. Je crois que cela a suscité des réactions diverses parmi ceux qui vous connaissent...

G.M. - Jean Cuttat a été éduqué dans des écoles très catholiques. Je n'ai jamais eu de discussion avec lui au sujet de la religion. Je ne sens un mec particulièrement religieux même quand il parle de Marie ou qu'il évoque le nom de Dieu. Moi je suis athée depuis longtemps, je n'ai pas écrit ces paroles, mais je peux les chanter parce que je n'y ressens aucun  prosélytisme.

F.T. - Il n'y a pas que les poèmes de Cuttat dans ces deux disques. Il y a aussi des quatrains signés par toi. Peux-tu nous expliquer ?

G.M. - C'est venu vraiment par hasard alors que je travaillais sur Cuttat ; j'étais chez ma cousine Gilberte à Sète. Je ne sais vraiment pas comment c'est venu. Le premier quatrain je l'ai fait sur la comptine Lucifer. J'en ai fait un, j'en ai fait deux, puis je me suis pris au jeu et je me suis dit que ce serait un bon avant-propos pour introduire un poème.

F.T. - Tu n'es pas seul à dire ces quatrains ?

G.M. - Je les ai fait dire par plusieurs personnes de mon entourage : Anne-Catherine Devaux, toi Françoise Tenier et surtout mes petits-enfants : Tristan, Benoît et Julie Bossy, Pauline,  Clémence et Adrien Marchand qui sont tous dans la comptine Lucifer : on les entend rire.

F.T. - Ce n'est pas la première fois que des non-professionnels interviennent sur tes disques, notamment des enfants...

G.M. - J'ai toujours aimé faire participer des enfants. Quand ils étaient petits, ma fille Anik et mon fils Philippe sont intervenu dans les disques que je faisais avec et pour les enfants. Dans Des journées entières dans les arbres et L'amour à nos côtés, qui sont des disques pour adultes, toute ma famille est présente. J'espère plus tard associer mon premier arrière petit-fils à mes disques : il s'appelle Léon et il vient de naître.

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