-
-
Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes - 10) C (Palindrome)
C, c’est le troisième d’abbé.
C, c’est le fidèle compagnon de mademoiselle Wilhelmine.(WC n’est-il pas l’heureux mariage entre le water et le closet ?)
C, c’est ça ! C’est clair ?
C, c’est céleste.
Cédric connaît bien Cécile, ils célèbrent très souvent ensemble.
C sait préparer les lèvres aux baisers.
C sussure.
C, c’est dille.
C, c’est sssss… les petites abeilles.
C, c’est ceci et c’est cela.
C, c’est tout… c’est céleste. (« Mais tu l’as déjà dit ! » - « C’est vrai, mais c’est si bon »)
« C, c’est comme calculé ! », dit Cédric à Carlo. « Comment ? » conteste Carlo. « Comme calculé » commente Cédric. Carlo coule comme un caillou et Cédric le console.
« Cessez ça ! Cessez ça ! » commande Céline aux deux cancres.
« Celle qui croit commander est une c… » crient Cédric et Carlo et ils continuent leur course vers leur propre connerie. -
Le quatrain de la semaine
-
Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes - 9) OTTO (Palindrome)
Il s’est levé, s’est douché. Une fois bien réveillé, il a pris son petit déjeuner.
Il a hésité entre un pantalon gris et un pantalon gris rayé.
Il a opté pour le bleu foncé. « Ça changera », dit-il
et sort de la maison, sa serviette sous le bras.Il est 7 heures 30 et Otto est au bureau depuis déjà dix bonnes minutes.
Dix bonnes minutes à savourer avant d’attaquer
la montagne de travail à exécuter.Il est 7 heures 31. Monsieur Paul, tout excité, en sueur,
tempête sur les lenteurs du trafic matinal.Il est 7 heures 35. Monsieur Louis est blême.
Il vient de recevoir son troisième blâme de la semaine
pour ses retards journellement répétés.« Eh, oui ! La voiture, c’est plus ce que c’était »,
soupire Monsieur Otto, grand adepte de la bicyclette. -
Le quatrain de la semaine
-
Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes - 8) PAPA
Papa. C’est un mot que le petit garçon n’avait jamais su dire car il n’avait jamais connu son papa.
Papa. Il avait six ans quand il avait dû suivre le cortège qui emmenait son papa.
Papa était devenu un rêve, un nuage, un mirage. Avait-il vraiment existé ?Mais oui, pensait le petit garçon, Papa a existé puisque je suis là, moi !
Un jour quelqu’un lui avait dit : « Tu es méchant comme ton papa ».
Un autre jour, quelqu’un d’autre lui avait dit : « Ton papa a beaucoup souffert. Il a fait le légionnaire. Il a fait la guerre du Riff au Maroc, mais il était bon et gentil. »
Le petit garçon grandit et ses deux enfants ne l’appelaient jamais « papa » parce qu’à cette époque-là, c’était à la mode.
Encore plus tard, il devint grand-papa. Ah, ce qu’il aimait entendre ce mot, « grand-papa » !
Aujourd’hui, en ce 15 novembre, son papa aurait eu 102 ans.
Papa, tu es une très belle et longue histoire – douloureuse aussi.Il y a si longtemps de cela…
-
Le quatrain de la semaine
-
Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes - 7) B (palindrome )
B dit : « Boum, Badaboum ! »
« Boudu sauvé de son jus de Boudin, c’est moi, B, qui l’ai sauvé. »
« Barbarella emberlificotée par Babar, c’est encore moi, B ! »
« Au Bal des Bompiers de Berline, c’est la grosse Bertha qui Brassait la Bière avec le Big Bout de Bâton de Bobby et… avec moi le B, bien entendu ! »
B… Bouge ! B est Beau et Boublement Bobu. (Ne doit-t-on pas dire doublement dodu ? questionne le petit élève qui vient d’apprendre la lettre D).
« Mais », rétorque le B à l’élève, « regarde-moi bien : c’est pourtant bien moi qui ai deux jolis petits bidons accrochés à un bâton… non ? »
« Donc », poursuit-il, « Bour me faire Blaisir, j’aimerais que dorénavant tu dises que ton ami le B est Boublement Bobu. Bigé ? »
L’élève en resta tout Berblexe !
-
Le quatrain de la semaine
-
Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes - 6) REVER
« Julie, Julie ! Arrête donc de rêver et viens ici ! »
Julie était, vous l’aurez compris, une rêveuse de première. Tout ce qui parlait de châteaux et de princesses la faisait rêver. Son grand-papa ne lui disait-il pas « Bonjour, ma jolie petite princesse » ?
Julie aimait dessiner, faire des puzzles, jouer aux playmobiles et à la poupée.
Son grand-papa aimait la voir dessiner. Un jour, il lui avait même offert une grande boîte de crayons de couleurs Caran d’Ache.
Quand Julie dessinait des arcs-en-ciel, grand-papa s’imaginait qu’elle escaladait l’arc et ses sept couleurs en rêvant.
Un jour, grand-papa qui avait invité toute sa petite famille au restaurant s'était commandé des escargots. « Deux douzaines ! » avait-il dit avec un sourire gourmand. « Tu veux y goûter ? » demanda-t-il à Julie.
Au désespoir de ses grands frères, Julie goûta, et aima.
Depuis, l’escargot est devenu un véhicule de rêve entre Julie et son grand-papa.
Cette année, Julie est entrée à la grande école.
« C’est bien, » dit une voisine, « Julie va enfin pouvoir lire les cartes postales que son grand-papa lui envoie. »
« C’est bien, mais l’école a-t-elle la réputation de laisser les enfants rêver ? » répond le grand-père et il s’en va rêver sur d’autres arbres