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  • Le quatrain de la semaine

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  • Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes - 14) CHARLES

    Avec femme et enfants, Bruno s’était engagé à « faire »,
    comme il disait, le valet de ferme.

    Son contrat moral allait du 15 mai au 15 septembre.
    Ces dates sont des dates emblématiques
    pour la paysannerie de montagne.
    Le but avoué de Bruno était de se nourrir de la couleur
    du « patois gruèrien ».

    Bruno aimait à dire de lui-même qu’il était
    un paysan de la ville.

    Maintenant qu’il faisait le paysan pour de vrai, il en bavait !
    C’était dur ! Au lit avec les poules il se levait avec elles.
    Il s’était engagé envers Charles et sa famille
    et respectait son contrat.

    Bruno avait écrit un poème sur la montagne.
    Il l’avait lu à Charles

    Bruno et Charles avaient mis toute une journée à oser
    se dire « tu ».

    Entre les foins et le regain,
    Charles emmena Bruno tout là-haut dans la forêt,
    au flanc de la montagne,
    pour y préparer du bois que Charles descendrait
    l’hiver venu avec la luge.

    Après une courte pause de midi, Charles s’était assoupi.
    Bruno regardait Charles dormir adossé à un arbre
    dont le sommet se balançait au vent.
    Quand Charles se réveilla, il dit à Bruno :
    « Tu vois ! Tu entends ce beau et ce calme !
    Les gens d’en-bas ne peuvent pas comprendre.
    Toi dans ton poème, tu a dit vrai ! »

  • Le quatrain de la semaine

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  • Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes - 13) LE JARDINIER ET LE POETE

    L’un était suisse allemand et l’autre suisse romand.

    L’un était jardinier, mais il aimait à dire :
    « Je suis un Gärtner »
    - ce qui revient au même mais dit autrement.

    L’autre écrivait des chansons, des chroniques et des acrostiches.

    L’un avait fait les marchés par tous les temps.
    Les fleurs, il les connaissaient toutes par leur petit nom.

    L’autre poussait la chansonnette et construisait
    de petites percussions avec des objets de récupération.

    L’un était abonné à la vie tryptique qui consiste en :
    travail, bistrot et bals en tous genres.

    L’autre était arrivé à ne plus détester aucun instrument.
    Il était ouvert à toutes les musiques
    sauf à la techno et au rap
    qu’il ne considérait pas comme telles.

    L’un était « Bad Boy »
    comme il aimait tant à se présenter lui-même.
    Il était « Rolling Stones ».

    L’autre était « Beatles »
    en reconnaissance de ce qu’ils avaient apporté
    de musicalité à la variété pop.

    Quand l’un et l’autre se rencontraient,
    ils se disaient toujours : « Salut, Gärtner »
    et l’autre de lui répondre « Salut poète ».

    L’un et l’autre étaient contents
    de l’effet qu’ils produisaient.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes - 12) D (palindrome)

    D, c’est doux, c’est douze.

    Le D est dodu et il aime ça.
    « Je me nomme D »,
    dit D, « mais appelle-moi Dédé ».

    Dédé joue aux dés et prend régulièrement
    des « dégelées », des « démerdées ».
    « Dors, dors, mon Dédé »,
    chante Doris, la nounou dévouée à Dédé.

    Sur l’île Maurice, les dodos se cachent tellement bien
    qu’on les voit plus, ils ont disparu.
    Pauvres dodos, s’il vous plait,
    réapparaissez avant que je ne disparaisse,
    moi, pour toujours.


    Darius dit à Dodo :
    « Mon pauvre Dominique, toi aussi tu déprimes ? »
    Et Dodo de répondre :
    « Depuis deux jours qu’on ne parle plus de moi,
    il y a de quoi douter. »

    D donne les départs mais ne rejoint jamais l’A(rrivée).
    Dommage !

  • Le quatrain de la semaine

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  • Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes - 11) SELES (Palindrome)

    Tout comme les hommes, les femmes pratiquent le sport à très haut niveau. Mais faut bien l’avouer, c’est terriblement difficile pour ces femmes courageuses et tout et tout - et pourtant si fragiles.
    Julien, qui est un sportif en chambre, privilégie les épreuves féminines.
    Il aime les fesses des femmes sur leur vélo de course.
    Il se trémousse à la vue des cavalières qui se dandinent sur leurs montures.
    Mais Julien souffre. Il se complait dans un masochisme jubilatoire. Il a mal avec les top model catcheuses. Il reçoit et encaisse les coups en même temps que les belles boxeuses dont le visage semble sortir d’une opération post-réparatrice.
    Pourtant, l’autre jour, il s’est surpris à crier au massacre.

    « Arrêtez, arrêtez, vous n’entendez pas les cris de cette pauvre tenniswoman au seuil de la mort ? »

    - « Mais, mon chéri », lui dit sa compagne, « tu n’y es pas. Ça ne te rappelle pas nos ébats, certes rares, mais si jouissifs ?... »