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  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 40.La petite pleureuse

    Le voyageur voyage. Il n'a pas d'heure. Il a le temps. Il a jeté son dévolu sur un pays qu'il ne connaît pas très bien. Comme le réseau ferroviaire de ce pays est très dense et qu'il a bonne réputation il a opté pour la découverte par le rail.

    Le train il aime ça, notre voyageur friand de découvertes et de rencontres.

    En Tunisie, il avait choisi le dromadaire pour se lancer dans le désert du grand sud.

    En Norvège, il avait opté pour le bateau, moyen le plus adapté à la découverte des fjords.

    Aujourd'hui, ce sera le train avait-il décidé.

    « Prochain arrêt... » Notre homme quitte précipitamment son wagon. Ce qu'il y a de bien, c'est que les gares sont presque toujours au centre des villes (petites ou grandes). L'homme se retrouve très vite au beau milieu d'une rue piétonne. Il s'arrête et hume l'atmosphère. Assis sur un petit banc de pierre, il observe (un art qu'il porte jusqu'à la jouissance). Il aperçoit au loin comme une petite statue.  « Tiens, » se dit-il, « on dirait une de ces statues humaines où le comédien a le don de rester immobile. Ca impressionne toujours le badaud admiratif ».

    Une petite fille observe sous toutes les coutures la mystérieuse statue. « Tu crois que c'est une vraie dame ? » murmure-t-elle à sa maman. « Mais non... Tu vois bien qu'elle est en métal d'aluminium et qu'elle est là à ne jamais bouger, c'est une petite statue fontaine ».

    La fillette regarde attentivement les yeux de la statue et affirme : « Non, maman c'est une vraie dame, elle doit être malheureuse, elle a les yeux qui pleurent. »

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 39.L'homme qui savait tout ...sauf

    L'homme a belle prestance. Il porte « beau », comme ils disent là-bas. Distingué, droit comme un I, il règne sur son auditoire. Il trône. Il est expansif. Il tient le crachoir et ne l'abandonne qu'à contre-coeur.

    Il survole tous les sujets.

    La politique américaine, il la maîtrise mieux que ce vaniteux de Bush.

    Il sait persuader son entourage qu'il a les solutions aux problèmes du climat. A l'écouter, on se prend à rêver d'avoir devant nous le nouveau messie de l'écologie.

    Les belles femmes, pour lui, ça n'existe pas : « Elles sont toutes passées par le bistouri et, si tu grattes un peu, ça craque de tous côtés », affirme-t-il sûr de lui.

    « Le sport » jubile-t-il « ça n'existe plus. C'est fric, fric, fric et compagnie. Ce sont tous des drogués ».

    Il aime à parler d'art moderne. « Moi je devrais être multimillionnaire » clame-t-il « regarde les Picasso et compagnie. Ce qu'ils font, je sais le faire et.. même mon petit-fils dessine mieux que ces artistes de pacotille ».

    Ah ce que ce beau parleur en a à dire sur tous les sujets !

    « Dites-moi monsieur » demande une auditrice de passage « vous arrive-t-il de vous poser des questions ? ». L'homme la toise avec dédain : « Ma culture vous dérangerait-elle ? » lance-t-il de son air le plus méprisant « Non ! » dit en souriant l'auditrice de passage, « mais je me demande si vous savez analyser vos propres conneries »

     

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby : 38.L’ACCIDENT

    Le trafic est dense. Quelques piétons insouciants et par trop inconscients trouvent toujours le courage de traverser la route en dehors des clous. Pourtant… tout est réglementé.

    « Quand c’est vert pour les voitures c’est rouge pour les piétons, et quand c’est vert pour les piétons c’est rouge pour les voitures » se répète le garçon qui a bien appris la leçon à l’école.

    Rouge – vert – rouge – vert… et encore et encore. Maman papote avec une autre maman et le garçon fait des grimaces à la petite fille de l’autre maman.

    Vert : « Viens maintenant maman, c’est vert, je veux y aller ! »

    Rouge : tirage de langue et coups de pieds dans les tibias à l’étage des enfants.

    Vert : « Viens maintenant maman, c’est vert, elle est méchante la fille ! Je veux partir ! »

    Rouge : « Tais-toi, tu vois pas que j’cause avec une amie ? Reste tranquille ! Bouge pas ! »

    Vert : « On peut y aller maintenant ? C’est vert, on peut y aller ? »

    Rouge : la maman attrape son gamin par le bras et s’élance sur le passage à piétons. « Non » crie l’enfant « faut pas maintenant ! »

    Les pneus sifflent, les gens hurlent. Un chien tenu en laisse par un homme qui n’avait pas respecté le feu au rouge est écrasé.

    « Tu vois maman, ç’aurait pu être toi ou moi… pauvre chien. »

    La femme choquée et fâchée : « Viens maintenant, tu vas quand même pas pleurer pour une bête !?!? »

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 37. DES DOIGTS, DES MAINS

    La station est pleine de monde et vide de bus. La petite fille est vive, pleine de vie. Elle ne tient pas en place et multiplie les tentatives de s’échapper, pour aller voir plus loin comment est le monde. Maman est attentive – Avec tout ce qui se passe de nos jours je ne dois pas quitter la petite des yeux – pense-t-elle, légèrement inquiète, anxieuse et résolue de ne pas laisser sa fillette quitter son champ de vision.

    La maman invite la petite à faire des jeux de mains et de   doigts.

    Les voici toutes deux dans la même bulle à oublier les bruits insistants de l’extérieur.

    Le pouce... fait de l’auto-stop
    L’index... « fais très attention »
    Le majeur... veille sur les autres
    L’annulaire... veut marier
    Le petit... grimpe dans mon nez

    Et encore

    Quand je dis UN – y’a pour chacun
    Quand je dis DEUX – c’est un beau jeu
    Quand je dis TROIS – je pense à toi
    Quand je dis QUATRE – faut pas se battre
    Quand je dis CINQ – j’aime bien qu’on trinque
    Quand je dis SIX – paire de saucPisses
    Quand je dis SEPT – paire de lunettes
    Quand je dis HUIT – je prends la fuite
    Quand je dis NEUF – je vois un bœuf
    Quand je dis DIX – dans l’oasis

    La petite fille rapproche ses deux index côte à côte et murmure : « Tu vois, maman, ils sont amoureux »