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Gabby Marchand - Page 2

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 85.ATTENDRE

    « Attendre… Attendre sous la pluie… va-t-il pleuvoir toute la vie ? »

    L’homme attend et chantonne ce bout de poème qu’il connaît bien. Poème de Jean Cuttat mort depuis trop longtemps, mais toujours présent dans la pensée de l’homme attendant… que ça se passe.

    « Je suis un « attendeur » au même titre que je suis un « regardeur » aime-t-il à dire.

    L’homme aime se poser dans un bistrot, dans une salle d’attente, sur un banc de jardin public ou tout bêtement à un arrêt de bus.

    « Attendre… Attendre sous la pluie… va-t-il pleuvoir toute la vie ? »

    L’homme avait bien connu Jean Cuttat et sa poésie. Il avait eu l’occasion de lui dire de vive voix tout l’amour qu’il lui portait.

    L’homme aime attendre. « Il y a toujours quelque chose à attendre » pense-t-il « le retour des hirondelles, un vol de papillon, le sourire d’un enfant, une belle femme au regard généreux ».

    « Attendre… Attendre sous la pluie… va-t-il pleuvoir toute la vie ? »

    Rien ne perturbe l’attente de l’homme attendant. Ni pluie, ni soleil, ni chaud, ni froid… C’est dans sa tête que tout se passe bien.

    Il regarde tous les gens qui courent… qui courent… qui courent et qui se plaignent toujours de perdre leur temps.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 84.LE RENDEZ-VOUS

    J.J. est un malade gravement atteint de timidité. Il ne veut tellement pas qu’on le reconnaisse que personne (ou presque) ne sait son prénom ou son nom. Ce qui fait qu’il est devenu très connu sous les initiales J.J.

    Salut J.J. ! Ça va J.J. ? T’as pas vu J.J. ? A tant se cacher derrière ses initiales, J.J. est obligé de vivre sa timidité maladive en pleine lumière.

    Enfin dans SA solitude, J.J. aspire pourtant à conquérir une âme sœur. Il crève d’envie d’habiter sa solitude avec une compagne.

    « Vivons heureux, vivons cachés » est un dicton qui lui convient parfaitement.

    Il ose une rencontre sur Internet. Pas de photo, mais un premier rendez-vous est envisagé.
    « Rencontrons-nous à 17 heures 30 au Café du Rond-Point près de la Gare », lui suggère l’élue.
    Le jour dit, J.J. est attablé au Café du Rond-Point dès 15 heures 30.
    « J’aurais le temps de réfléchir afin de bien me comporter devant cette peur qui me ronge » s’était-il dit.

    La belle dame qui s’assoit à sa table lui fait la conversation presque unilatéralement. J.J. se sent bien. Ils partent ensemble.

    Il est 17 heures 30. Une femme cherche avec insistance un regard approbateur. Rien… elle commence à croire aux fantômes.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 83.GEORGES PEREC

    Ça y est ! Il y est ! Il est 16 heures 21 et André note sur son carnet de voyage qu’il est enfin arrivé dans cette toute petite rue qu’est la rue Georges Perec, « écrivain français 1936-1982 ».

    Il a compté 32 pas de marcheur, 21 escaliers, et encore 15 pas de marcheur et le tour est joué. « C’est à coup sûr l’une des plus petites rues de Paris et ça c’est bien » pense-t-il pour rendre hommage à cet écrivain du surréalisme et de l’autodérision.

    André a passé plus d’une heure de RER et de bus (57) pour cet instant de bonheur à remplir sa tête et son cœur du souvenir de Georges Perec tant aimé par lui.

    La rue Perec est près de la porte de Bagnolet et qui voudrait s’y rendre aura à cœur de faire l’effort de chercher tout il faut faire l’effort pour pénétrer dans les écrits de Perec afin de s’en repaître à satiété.

    Il y a quelques années, André avait découvert les « Je me souviens… » dits par le merveilleux comédien Samy Frey au théâtre de l'Opéra Comique, à Paris. Depuis, il a lui-même écrit un millier de SES « Je me souviens… » qui ont permis autant de courts voyages dans son passé. Demain André quittera Paris rempli d’images qui ne le quitteront pas si tôt.

    « Salut Perec » dit-il à haute voix avant de s’engouffrer dans la bouche de métro de la ligne 3.

  • Le Quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 82.ST DENIS-NOISY

    …le tramway T1, le même de Saint-Denis à la gare de Noisy. En quarante-cinq minutes André passe par l’Afrique par plusieurs pays asiatiques, un « no man’s land » de friches industrielles pour sombrer dans la tristesse et la morosité de Noisy-le-Sec.
    Pour sûr que la ligne T1 ne supporte pas la comparaison avec la belle ligne T3 et pourtant, André sait goûter au plaisir du dépaysement.
    Théâtre Gérard Philippe – Basilique Saint-Denis – Hôtel de Ville de la Courneuve – Hôpital Avicenne (hôpital franco-musulman) – Bobigny – Pont de Bondy – Noisy-le-Sec – autant de noms de lieux qui évoquent des événements moult fois portés à la une des journaux.
    Le RER E le ramène vers la Gare Saint-Lazare : ligne lugubre, heureusement courte. Et le voilà reparti à traverser Paris par ligne de bus 21 jusqu’au stade Charléty. Un petit coup de tramway vers le Parc Montsouris où il reprend ses esprits dans le bercement des arbres bien-aimés.
    Devant la station RER Cité Universitaire il s’offre un épi de maïs grillé vendu par un marchand aux allures indiennes.

    « Ça me rappelle la gare Saint-Denis (l’Afrique du Nord parisienne) » pense-t-il, croquant à belles dents et les yeux fermés dans son épi tout chaud. Quatre heures que ça lui a pris. Si ça, c’est pas un beau voyage !

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 81.LE TRAMWAY T1

    Le voyageur voyage…encore. André doit assouvir sa curiosité. Il a besoin d’aller de l’avant… vers la découverte.

    La ligne de tramway T3, au sud de Paris, l’avait enchanté. Aujourd’hui ce sera la  ligne de tramway T1 qui l’emmènera de Saint-Denis à la gare de Noisy.

    Il quitte son copain Pascal de la brasserie « Le Royal » située juste à côté de la station de RER Bagneux. Il vient d’y boire un p’tit noir et par la même occasion de faire un petit brin de causette avec le pote Pascal LE serveur du « Royal ».

    Après avoir consulté les différents plans, il se réjouit à l’avance de ce voyage parisien qui devrait durer environ trois heures.

    RER B : Bagneux - Gare du Nord

    Rer D1 : Gare du Nord - Saint-Denis (sur la droite il perçoit furtivement un bout du toit du Stade de France et quelques haubans).

    Le trajet à pied Gare de Saint-Denis à la station du tramway T1 Saint-Denis le projette dans un monde qu’il ne soupçonnait pas auparavant. « Je dois être dans une banlieue de ville africaine » se dit-il non sans plaisir.

    Les contrastes sont grands et lui se sent tout petit. Autant de dépaysement n’est pas fait pour déplaire.

    Il regarde. Il hume : de partout ça sent les épis de maïs grillé.

    Arrivé à la station de départ, il veut consulter le plan affiché. « Vous permettez ? » dit-il à un groupe de trois noirs baraqués et tout et tout. « Ici… t’es pas chez toi… Dégage. »

    Il ne sent pas chez lui et… dégage. « C’est ça les voyages » pense-t-il et il poursuit son chemin.