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  • Le quatrain de la semaine

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  • mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes 18. LUDMILLA

    L’homme aimait les choses simples « mais belles » comme il disait. L’homme était simple. Il vivait seul et ses plaisirs étaient simples.

    A son travail, pour le blaguer, certains l’appelaient « Monsieur Simple » et tout le monde riait sous cape. Tout se gâta, lorsqu’un jour, un nouvel arrivé, croyant faire de l’humour dit à la cantonade : « Tiens, voilà Monsieur Simplet !»

    L’homme ne répliqua pas et, sans se retourner, quitta son lieu de travail sur le champ.

    On ne le revit plus.

    L’homme simple, à défaut de cultiver un jardin potager, cultivait l’art de la simplicité.

    Il changea de ville et devint simple quidam… anonyme… transparent.

    Il se réfugia dans des plaisirs tel la lecture, la musique et la visite des musées.

    Il ne voulait plus rien partager… avec personne.

    Ses plaisirs, il ne les partageait pleinement qu’avec lui-même.

    Simplement.

    Seul.

    Lors d’une visite du Musée d’Orsay à Paris, il croisa le regard d’une femme et resta cloué sur place. Il fit demi-tour. Et (comme attiré par un aimant) la suivit. « Qu’elle est belle ! Qu’elle est belle !» se répétait-il de façon obsessionnelle.

    « Tu viens, Ludmilla ? » avait appelé une voix dans son dos, et la femme de s’en retourner et de disparaître à jamais.

    Pour l’homme, le temps de la simplicité avait pris fin.

    Habité par ce regard, il continua sa vie dans l’obsession. Seul, et pourtant il ne serait plus jamais seul. Ludmilla était entré en lui.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes 17. L’ARBRE

    Même les vieux n’avaient pas la réponse !

    Quand Paul, le plus vieux d’entre les vieux, venait s’asseoir sous l’arbre, il y avait toujours quelques jeunes effrontés pour le taquiner : « Alors l’ancêtre, tu t’la coules douce sous ton sapin ? » - « C’est pas moi l’ancêtre », disait-il à chaque fois « C’est lui » répliquait-il en désignant l’arbre d’un doigt pointé vers le haut. – « Et puis, c’est pas un sapin, c’est un arbre ! »

    Personne ne savait comment l’arbre était venu habiter cette belle place ; par contre, les vieux savaient que leurs parents avaient déjà vécu sous l’arbre, et les jeunes cultivaient une vraie amitié pour le faiseur d’ombre.

    Ah, si l’arbre pouvait parler…

    « Salut l’ancêtre, tu t’la coules douce sous ton pommier ? » Au même moment, une pomme lui tomba sur la tête. « Vous pouvez me faire tomber toutes les pommes, toutes les bananes ou toutes les saucisses du monde sur la tête, vous n’apprendrez jamais mon secret », leur dit-il en souriant et en leur lançant un clin d’œil malin.

    « Ah ces jeunes ignorants », chuchota-t-il à lui-même « ils n’ont pas la chance que j’ai d’avoir MON arbre ! et mon arbre… s’appelle tout simplement '' l’arbre ''. »

  • Le quatrain de la semaine

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  • mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes 16) LES CLOCHES

    Il habitait le quartier depuis un quart de siècle. Il aimait à dire que c’était le plus beau quartier de sa ville … qu’il considérait aussi comme la plus belle ville de son pays.

    Un jour, dans le journal local, on avait écrit de son quartier qu’il était le plus pollué de la ville. Il en avait été attristé, mais pas surpris.

    En effet, son quartier était le quartier le plus traversé par des voitures qui allaient et venaient sans vergogne, le plus souvent avec une seule personne à bord.

    Elle, « la miss d’à côté » comme il l’appelait, était une de ces personnes qui roulaient à bord d’un 4 X 4 qu’il n’appréciait guère. « C’est comme ça », qu’il disait, haussant les épaules, en parlant de sa voisine, « elle est peut-être belle, mais elle n’a pas grand chose dans le ciboulot ».

    Il aimait son quartier où résonnaient régulièrement les cloches des églises. Quand il apprit qu’elle avait signé une pétition pour faire taire les cloches, il haussa les épaules et dit : « Elle n’a déjà pas grand chose dans la tête et en plus, elle a le cœur vide ».

  • Le quatrain de la semaine

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  • Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes 15) TABARKA

    Quoi qu’étant au gros de l’été, certains festivaliers passaient de longues nuits et de courtes journées.

    Cette année-là, le ramadan coïncidant avec le festival, certains trouvaient toutes les raisons de ne pas vivre à l’heure tunisienne. Se coucher au lever du soleil et se lever avec la lune, tel était le programme de Bernard, qui avait à cœur de vivre à la lettre le slogan du festival : « Je ne veux pas bronzer idiot ».

    Des artistes du monde entier étaient de la fête.

    Couscous et « Celtia berda » étaient de la fête.

    Tajines, méchouis, thé à la menthe et aux pignons, colliers de jasmin étaient de la fête.

    Les darboukas étaient de la fête… sans oublier les youyous.

    Ce dernier jour, synonyme de départ, Bernard s’était rendu directement de la piste de danse du « El Morjane » à la station des bus pour Tunis.

    Installé dans le bus, juste avant de s’endormir, il avait assisté au vol d’une cigogne battant des ailes à hauteur de la vitre. « Tiens, il y a de belles choses à voir en Tunisie », pensa-t-il, « il faudra que je vienne un jour voir ça. »