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  • Un entretien entre Françoise Tenier et Gabby Marchand

    Françoise Tenier: Gabby Marchand chante Jean Cuttat : "Les chansons du mal au cœur" et "Les couplets de l'oiseleur". Ce sont les deux nouveaux disques du chanteur fribourgeois.

    Rencontre en quatre parties avec un amoureux des mots et de la poésie, dans sa belle ville de Fribourg le 29 janvier 2016 au Café du Gothard.

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  • Le quatrain de la semaine

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  • Les Petites Histoires de Gabby : 31.LE DIABLE

    Cette journée, commencée au son du canon, les lève-tôt la jugeaient déjà très prometteuse. Dans les cantons catholiques, c’est férié, c’est congé. Aujourd’hui on commémore la Fête-Dieu. La ville de Fribourg, tout comme le reste du canton, reste encore très attachée à ses  traditions. De partout dans la ville on voit des gens, souvent vêtus de costumes appropriés, affluer vers le lieu de culte où officiera le « Monseigneur l’Évêque ».

    (Certaines mauvaises langues disent que c’est la fête des « Noirs », comprenez : des curés et de leurs inconditionnels serviteurs).

    Les autres – les non-pratiquants et les athées - profitent de ce pont pour partir vivre un congé prolongé et bien mérité.

    Après l’office religieux, la procession se met en route. Sur le parcours, une femme, voulant faire de l’esprit, dit à sa voisine : « Tu vois, Allah est avec nous, il nous a même envoyé son Mahomet (le soleil) ». Et sa voisine de la fusiller d’un regard désapprobateur.

    A midi, dans un restaurant de la place, Maman et Papa ont invité leurs trois enfants pour fêter la belle aube que leur aînée a portée à la procession. La fillette est un petit bourgeon tout frais éclos des mains des catéchistes. « Tu sais », dit-elle à son père « nous, on est tous les enfants de Jésus, et si on fait le mal, on ira tous en enfer ». Le père, excédé, prie sa fille de se taire. Et la fille, fâchée et vexée, d’en rajouter : « Et toi, t’es pas mon papa. C’est Jésus mon papa. Et toi, t’es le diable et tu iras même pas au purgatoire mais directement dans les feux de l’enfer. »

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les Petites Histoires de Gabby : 30. E (palindrome)

    « Je suis une lettre majeure », dit E, exubérante. « Certes, je ne suis que la cinquième lettre dans la hiérarchie de l’alphabet, mais néanmoins la dauphine de la petite famille des voyelles. 

    Je suis un F augmenté.

    J’étale mes trois bâtons d’importance.

    Je suis un « m » en érection « E »

    Je suis totalement apolitique et mon regard tourné vers la droite est plus à interpréter comme un regard tourné vers l’est, vers le soleil levant.

    Ce qui me plait le plus c’est d’exulter en moult états. Je suis aiguë « É », extravagante. Je suis grave « È », à la pente vertigineuse. Je suis d’une élégance éblouissante « Ê » avec  mon petit chapeau vietnamien.

    Pourtant je suis surtout connue pour mon mutisme. Je sais être muette et très douce lorsqu’on m’utilise pour terminer la plupart des beaux mots de notre langue. Que seraient la France et la Suisse sans l’adoucissant E (muet) ?

    Serait-il raisonnable d’écrire « lumièr » sans le E (muet) final, prolongeant la douceur des rayons vers le lointain ?

    Je rêve… je rêve … et si  les « immortels » de l’Académie française décidaient d’ajouter un tout petit E muet de tendresse au mot amour… AMOURE… pourquoi pas dans ce monde de brutes ? Je rêve… je rêve …

    Que dire de mon É aigu du mot LIBERTÉ qui tient une si grande place dans mon cœur ?

    Et toi… l’étoile qui continue d’éclairer mes espoirs… »

  • Le quatrain de la semaine

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  • La petite histoire de Gabby : 29.LES GRASSES

    « Mais regarde-moi ça » dit l’une à l’autre « c’est pas normal d’être aussi maigre ! Y’a rien autour de cette femme ! Pas de quoi remplir la main d’un honnête homme ». L’autre acquiesce et pouffe « demande-lui donc si elle veut qu’on lui donne un peu de nous ».

    Le trolleybus fait son petit bout de chemin de trolleybus et s’arrête pile poil à la hauteur d’une vraie grosse matrone. « De bleu qu’elle est grosse celle-là » s’esclaffent les deux « bouboulettes » de concert. « Elle a de quoi remplir les mains d’une compagnie de zouaves » dit l’autre à l’une, admirative. « Tu crois pas qu’on devrait créer une association pour venir en aide aux anorexiques et aux obèses ? »

    L’autre reste songeuse… « Mais dis-moi donc pourquoi on n’est jamais contentes et pourquoi on critique toujours les autres ?  Les anorexiques ont plus de difficultés à prendre du poids que les obèses à en perdre. Et nous, au milieu de tout ça, on se plaint de nos quelques kilos en trop. On pourrait aider les maigres à grossir et les grasses à maigrir… » et… de partir d’un immense éclat de rire qui contamine tout le trolleybus.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby : 28.SOLEIL-LUNE

    « Arrête avec tes bêtises » dit la maman à son époux de papa « tu vas perturber cet enfant avec tes jeux d’imbécile. »

    Le papa était joueur. Olivier, le petit garçon de cinq ans aimait à jouer avec son papa. Le jeu préféré de papa était le jeu des contraires et il avait poussé la plaisanterie très, très  loin

    Quand Papa et Olivier parlaient ensemble ils disaient automatiquement lune à la place de soleilchien à la place de chat et Papa avait persuadé l’enfant qu’il buvait des cailloux et qu’il mangeait de l’eau.

    Le papa était heureux de la connivence et de la complicité qu’il avait avec son fils.

    Quand Olivier commença à fréquenter l’école,  la maîtresse demanda très vite à rencontrer ses parents. « Il y a un problème » dit-elle désappointée, « votre fils jure que ce sont les autres enfants qui n’y comprennent rien : il essaie de les convaincre que le soleil se dit lune et que les fleurs se disent orties ». « Mais c’est pour rire que j’ai inventé ce jeu avec mon fils », dit le père. «Il va très vite se remettre sur le bon chemin  ».

    Quand Papa a expliqué à son fils que le jeu des contraires était une farce, il l’a pris tendrement dans ses bras, et lui a dit : « va vite dans ta chambre, on va corriger ça et n’oublies pas que je t’aime. »

    Dans sa chambre, Olivier pleure. Il pense… « Papa m’a dit je t’aime… donc… il ne m’aime pas ? ! ? ! »