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Gabby Marchand - Page 15

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les Petites histoires de Gabby: 21) LYDIA

    Belle et froide : c’était tout le portrait de Lydia !

    Belle et inaccessible !

    Le charme hispanique. Le teint mat, la chevelure anthracite et l’œil sombre. Lydia était menue, menue et d’une sveltesse de rêve. Une vraie poupée…mais vivante.

    Des seins et des fesses à satisfaire les mains d’un homme doué pour l’art sculptural.

    Derrière le comptoir du restaurant, Lydia rayonnait. Sa beauté naturelle donnait des ailes aux hommes en mal d’amour.

    Derrière son comptoir, Lydia a tout vu, tout entendu, tout vécu de ce qu’une belle femme de derrière le comptoir peut avoir à subir.

    Les hommes les plus durs, les plus blasés, les plus résignés, y allaient de leurs refrains de séducteurs.

    Le seul homme que Lydia avait en tête, le seul qui remplissait son cœur, ne la voyait pas. En réalité, il ne la voyait que trop, mais n’osait croiser son regard de peur de se sentir rejeté.

    Lydia et l’homme de son cœur n’ont jamais su, n’ont jamais pu se déclarer.

    Aujourd’hui, Raùl (l’homme) est reparti dans son Argentine natale et Lydia, la trop belle, l’intouchable, a troqué son comptoir contre l’arrière-cuisine où sa beauté reste au seul service des assiettes et des plats à laver.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les Petites Histoires de Gabby - 20) LE VIEUX SUPPORTER

    Le vieil homme était un beau vieux
    A défaut d’un compte en banque, il aimait à dire qu’il avait de l’argent là où on ne pouvait lui prendre… c’est-à-dire… sur sa tête.
    Droit comme un I, il avait, par pure coquetterie,opté pour une canne à tête d’éléphant.

    - « Ça fait classe et ça me donne une certaine prestance » aimait-il à dire encore.
    « J’aime dire» aimait-il à dire, mais il ne disait de loin pas tout.
    Il souffrait ce de corps qui vieillissait alors que sa tête lui parlait de jeunesse.
    Dès sa plus petite enfance, il avait été un fervent supporter du club de hockey sur glace de son quartier.

    Avec l’âge, il suivait son sport favori avec de plus en plus de distance.
    Quand Benoît, un de ses petits-enfants, lui fit part de son intérêt pour le hockey sur glace, le vieil homme fut traversé par un éclair bienfaisant.
    Benoît avait le droit d’aller voir les matches de hockey de fin de semaine joués à domicile.

    - « Tiens », dit le vieil homme en aparté à son petit-fils, « voilà de quoi te payer quelques entrées à la patinoire, mais n’oublie pas à chaque match de crier, de ma part, « hop Gottéron » par trois fois.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 19. MARDI   11 HEURES 57

    L’homme n’était plus très jeune, mais il n’était pas encore vieux.

    « Tu es un petit peu jeune, tu es un petit peu vieux » lui dit un jour un petit enfant.

    L’homme ne se formalise pas.
    « Dans ma tête, je suis vraiment jeune » dit-il, « c’est mon corps qui me parle de mon âge ».

    Aujourd’hui, l’homme rêve plus souvent que dans sa jeunesse.

    Il aime à dire :
    « Je suis plus près du tombeau que du berceau » et de ne rêver qu’au lendemain en bénissant le jour vécu.

    Attablé dans ce bistrot de quartier, il rêve au futur immédiat. Il a rendez-vous avec une dame qui l’a sollicité par téléphone :
    « Je vous croise de temps en temps en ville et j’aimerais vous rencontrer. Vous ne me connaissez pas, mais deux âmes solitaires ont sûrement quelque chose à se dire » avait argumenté la dame à la voix douce.

    L’homme rêve… Le temps passe… Midi, midi et quart, midi vingt-et-une.
    - « Je suis désolée, monsieur, mon précédent rendez-vous m’a pris plus de temps que prévu »
    - « Ah bon ! », dit l’homme de sa voix calme et courtoise.

    Pendant tout le repas, la femme harcèle l’homme d’un discours publicitaire.

    Pendant vingt-quatre minutes, l’homme avait fait un beau rêve. « C’est déjà ça de gagné ! »

  • Le quatrain de la semaine

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  • mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes 18. LUDMILLA

    L’homme aimait les choses simples « mais belles » comme il disait. L’homme était simple. Il vivait seul et ses plaisirs étaient simples.

    A son travail, pour le blaguer, certains l’appelaient « Monsieur Simple » et tout le monde riait sous cape. Tout se gâta, lorsqu’un jour, un nouvel arrivé, croyant faire de l’humour dit à la cantonade : « Tiens, voilà Monsieur Simplet !»

    L’homme ne répliqua pas et, sans se retourner, quitta son lieu de travail sur le champ.

    On ne le revit plus.

    L’homme simple, à défaut de cultiver un jardin potager, cultivait l’art de la simplicité.

    Il changea de ville et devint simple quidam… anonyme… transparent.

    Il se réfugia dans des plaisirs tel la lecture, la musique et la visite des musées.

    Il ne voulait plus rien partager… avec personne.

    Ses plaisirs, il ne les partageait pleinement qu’avec lui-même.

    Simplement.

    Seul.

    Lors d’une visite du Musée d’Orsay à Paris, il croisa le regard d’une femme et resta cloué sur place. Il fit demi-tour. Et (comme attiré par un aimant) la suivit. « Qu’elle est belle ! Qu’elle est belle !» se répétait-il de façon obsessionnelle.

    « Tu viens, Ludmilla ? » avait appelé une voix dans son dos, et la femme de s’en retourner et de disparaître à jamais.

    Pour l’homme, le temps de la simplicité avait pris fin.

    Habité par ce regard, il continua sa vie dans l’obsession. Seul, et pourtant il ne serait plus jamais seul. Ludmilla était entré en lui.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Mille et une nuit petites histoires (très, très) courtes 17. L’ARBRE

    Même les vieux n’avaient pas la réponse !

    Quand Paul, le plus vieux d’entre les vieux, venait s’asseoir sous l’arbre, il y avait toujours quelques jeunes effrontés pour le taquiner : « Alors l’ancêtre, tu t’la coules douce sous ton sapin ? » - « C’est pas moi l’ancêtre », disait-il à chaque fois « C’est lui » répliquait-il en désignant l’arbre d’un doigt pointé vers le haut. – « Et puis, c’est pas un sapin, c’est un arbre ! »

    Personne ne savait comment l’arbre était venu habiter cette belle place ; par contre, les vieux savaient que leurs parents avaient déjà vécu sous l’arbre, et les jeunes cultivaient une vraie amitié pour le faiseur d’ombre.

    Ah, si l’arbre pouvait parler…

    « Salut l’ancêtre, tu t’la coules douce sous ton pommier ? » Au même moment, une pomme lui tomba sur la tête. « Vous pouvez me faire tomber toutes les pommes, toutes les bananes ou toutes les saucisses du monde sur la tête, vous n’apprendrez jamais mon secret », leur dit-il en souriant et en leur lançant un clin d’œil malin.

    « Ah ces jeunes ignorants », chuchota-t-il à lui-même « ils n’ont pas la chance que j’ai d’avoir MON arbre ! et mon arbre… s’appelle tout simplement '' l’arbre ''. »