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Gabby Marchand - Page 11

  • Les petites histoires de Gabby: 39.L'homme qui savait tout ...sauf

    L'homme a belle prestance. Il porte « beau », comme ils disent là-bas. Distingué, droit comme un I, il règne sur son auditoire. Il trône. Il est expansif. Il tient le crachoir et ne l'abandonne qu'à contre-coeur.

    Il survole tous les sujets.

    La politique américaine, il la maîtrise mieux que ce vaniteux de Bush.

    Il sait persuader son entourage qu'il a les solutions aux problèmes du climat. A l'écouter, on se prend à rêver d'avoir devant nous le nouveau messie de l'écologie.

    Les belles femmes, pour lui, ça n'existe pas : « Elles sont toutes passées par le bistouri et, si tu grattes un peu, ça craque de tous côtés », affirme-t-il sûr de lui.

    « Le sport » jubile-t-il « ça n'existe plus. C'est fric, fric, fric et compagnie. Ce sont tous des drogués ».

    Il aime à parler d'art moderne. « Moi je devrais être multimillionnaire » clame-t-il « regarde les Picasso et compagnie. Ce qu'ils font, je sais le faire et.. même mon petit-fils dessine mieux que ces artistes de pacotille ».

    Ah ce que ce beau parleur en a à dire sur tous les sujets !

    « Dites-moi monsieur » demande une auditrice de passage « vous arrive-t-il de vous poser des questions ? ». L'homme la toise avec dédain : « Ma culture vous dérangerait-elle ? » lance-t-il de son air le plus méprisant « Non ! » dit en souriant l'auditrice de passage, « mais je me demande si vous savez analyser vos propres conneries »

     

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby : 38.L’ACCIDENT

    Le trafic est dense. Quelques piétons insouciants et par trop inconscients trouvent toujours le courage de traverser la route en dehors des clous. Pourtant… tout est réglementé.

    « Quand c’est vert pour les voitures c’est rouge pour les piétons, et quand c’est vert pour les piétons c’est rouge pour les voitures » se répète le garçon qui a bien appris la leçon à l’école.

    Rouge – vert – rouge – vert… et encore et encore. Maman papote avec une autre maman et le garçon fait des grimaces à la petite fille de l’autre maman.

    Vert : « Viens maintenant maman, c’est vert, je veux y aller ! »

    Rouge : tirage de langue et coups de pieds dans les tibias à l’étage des enfants.

    Vert : « Viens maintenant maman, c’est vert, elle est méchante la fille ! Je veux partir ! »

    Rouge : « Tais-toi, tu vois pas que j’cause avec une amie ? Reste tranquille ! Bouge pas ! »

    Vert : « On peut y aller maintenant ? C’est vert, on peut y aller ? »

    Rouge : la maman attrape son gamin par le bras et s’élance sur le passage à piétons. « Non » crie l’enfant « faut pas maintenant ! »

    Les pneus sifflent, les gens hurlent. Un chien tenu en laisse par un homme qui n’avait pas respecté le feu au rouge est écrasé.

    « Tu vois maman, ç’aurait pu être toi ou moi… pauvre chien. »

    La femme choquée et fâchée : « Viens maintenant, tu vas quand même pas pleurer pour une bête !?!? »

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 37. DES DOIGTS, DES MAINS

    La station est pleine de monde et vide de bus. La petite fille est vive, pleine de vie. Elle ne tient pas en place et multiplie les tentatives de s’échapper, pour aller voir plus loin comment est le monde. Maman est attentive – Avec tout ce qui se passe de nos jours je ne dois pas quitter la petite des yeux – pense-t-elle, légèrement inquiète, anxieuse et résolue de ne pas laisser sa fillette quitter son champ de vision.

    La maman invite la petite à faire des jeux de mains et de   doigts.

    Les voici toutes deux dans la même bulle à oublier les bruits insistants de l’extérieur.

    Le pouce... fait de l’auto-stop
    L’index... « fais très attention »
    Le majeur... veille sur les autres
    L’annulaire... veut marier
    Le petit... grimpe dans mon nez

    Et encore

    Quand je dis UN – y’a pour chacun
    Quand je dis DEUX – c’est un beau jeu
    Quand je dis TROIS – je pense à toi
    Quand je dis QUATRE – faut pas se battre
    Quand je dis CINQ – j’aime bien qu’on trinque
    Quand je dis SIX – paire de saucPisses
    Quand je dis SEPT – paire de lunettes
    Quand je dis HUIT – je prends la fuite
    Quand je dis NEUF – je vois un bœuf
    Quand je dis DIX – dans l’oasis

    La petite fille rapproche ses deux index côte à côte et murmure : « Tu vois, maman, ils sont amoureux »

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 36.L’ÉROTISME

    L’homme est taquin... Il ne manque pas une occasion  d'entrer en contact, avec un ou une inconnue, par le biais de la curiosité ou de la plaisanterie. Quand il constate de l’indignation il y va toujours avec son « mais, c’est pour de rire ! Vous ne comprenez donc pas l’humour ? Vous n’aimez pas la plaisanterie ? »

    L’homme est taquin…curieux et… provocateur. Il dit à qui veut bien l’entendre qu’il est ouvert, compréhensif, disponible et qu’il a surtout besoin de pouvoir parler.

    Sur le banc de l’arrêt du bus, il voit, assise, une femme au doux visage, comme il aime à les voir. La femme porte ce que l’on nomme un « voile islamique ».

    L’homme est curieux. Il n’arrive pas à définir l’origine de cette femme. Elle n’a l’air ni arabe, ni irakienne, ni turque pense-t-il. Il ose, il tente, et le voilà liant conversation avec cette femme venue d’un autre monde. La femme n’est pas trop méfiante et répond de façon brève. Son français est teinté d’un accent agréable aux oreilles de l’homme.

    « Vous êtes musulmane ? » ose-t-il. « Oui, oui, et je suis tessinoise [Suisse italienne] puisque vous voulez tout savoir. Mon mari est syrien et je me suis convertie à l’islam. Ça va ? Ça vous suffit ? » finit-elle un peu excédée. « Le voile je le mets pour cacher mes attraits féminins aux hommes de votre genre » lance-t-elle pour conclure. « Oh que non » lui sourit l’homme « vos pieds nus dans ces belles sandalettes me dévoilent ce que je trouve de plus érotique chez la femme… ses chevilles. »

  • Entretien entre Gabby Marchand et Françoise Tenier

    Après la parution en 4 épisodes de l'entretien accordé par Gabby Marchand à Françoise Tenier, voici mis en ligne l'intégralité de cet entretien au format .pdf.

    On peut aller voir dans la rubrique "Interviews", mais aussi cliquer sur le lien ici.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 35.LE VALDAHON

    La gare de Besançon est sous haute tension. Plusieurs trains sont annoncés avec des retards conséquents. D’autres sont annulés pour cause de grève.

    Selon l’horaire que le vieil homme a en poche, son train, prévu à 17 heures 22, devant le ramener en Suisse par Morteau est annoncé partant. « Ouf » soupire-t-il « je vais passer entre les gouttes ».

    Le train est beau, confortable. Trois wagons prévus pour évoluer en toute indépendance sont mis bout à bout pour former le convoi. Les wagons sont neufs et estampillés « Bombardier » (compagnie canadienne de matériel ferroviaire) et portent le sigle « Région Franc-Comtoise ».

    Le train est plein à craquer.  

    L’horaire que le voyageur a entre ses mains indique qu’il sera à Morteau à 18 heures 55… au Locle à 20 heures 08…  à Neuchâtel à 21 heures 19… et enfin, à Fribourg à 22 heures 27. Durée du voyage Besançon-Fribourg 5 heures 05. Presque un vol Paris-New-York, pense-t-il.

    Arrivé au Valdahon, on lui annonce que c’est le terminus du train. « Et la suite ? » demande-t-il à un homme ressemblant à un chef de gare. « Le prochain train partira de l’autre voie. » - « Quand ? » - « Bientôt ! » puis... silence radio.

    Ce soir-là, en gare de Valdahon le temps s’est arrêté pendant une heure.