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Gabby Marchand - Page 8

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 53.Christian

    Christian a quatorze ans. Quand il fait une bêtise, ce qui lui arrive fréquemment, il répond avec désinvolture : « J'y peux rien... c'est comme ça, c'est l'âge bête ».

    Son papa n'insiste pas. Il connaît son rejeton et surtout il se souvient de ses propres frasques quand il était lui-même enfant.

    Si Christian paraît être un adolescent lambda, il tranche pourtant avec une grande majorité de ses congénères boutonneux, prêts à la mue : il est curieux.

    Il sait se révolter : « Oh, vous les vieux, vous ne me laissez rien faire. Obéir, obéir... et ramper... y'en a marre d'être encore traité comme un petit gamin »

    Christian le révolté est aussi Christian le curieux. Si sa lutte pour  voler de ses propres ailes le pousse à s'opposer à ses parents, il a, parallèlement, un amour vrai et un respect profond pour eux.

    C'est ce qui rassure son père.

    Christian le curieux apprécie les moments de bonne discussion qu'il a avec Papa et celui-ci sait répondre à son besoin de curiosité.

    « Si Papa n'a pas réponse à tout, c'est que c'est un homme normal et qu'il n'essaie pas de m'emberlificoter », pense Christian, confiant et heureux. « C'est pas comme les « ceusses » qui cherchent à me soumettre  avec leur morale de bien pensants. »

    Ah que cette journée fut belle où Christian et Papa ont gravi la montagne. « D'ici on voit bien que les humains sont petits et que le monde est si grand et si beau » a dit Christian serein et tranquille.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 52.La peur

    Vu de l'extérieur, la petite fille a tout pour elle : elle est grande pour son âge, elle a de beaux longs cheveux blonds et ses parents l'habillent avec beaucoup de goût. Ses grands yeux bleus l'annoncent déjà : elle sera très belle.

    A y voir de plus près, y'a de la douleur cachée. Patricia dégage de la tristesse... elle a peur et son grand-papa, toujours attentif à ses petits-enfants, s'en inquiète.

    « Tu sais, ma chérie », dit le grand-père « si tu le veux tu peux me confier ce qui pèse si lourd sur ton coeur. »

    La petite ne peut répondre car elle n'est pas consciente du pourquoi et du comment de ses trop longs moments de peur et de tristesse.

    Patricia est entre les mains d'un jeune abbé qui l'éduque à la dure à coups de catéchisme qui doit faire d'elle une femme pure, droite et sans péché.

    Le bien, le mal, les feux de l'enfer... tout y passe. « Fais pas ci, fais pas ça... sinon Dieu te punira et tu n'iras pas au paradis ».

    Grand-Papa est convaincu du traumatisme de Patricia. Les peurs de sa petite-fille l'inquiètent.

    « Tu sais, ma chérie », lui dit-il « moi aussi j'avais très peur quand j'étais enfant ; j'ai même eu peur que ma maman m'abandonne. J'avais peur des grands garçons qui me tapaient. J'avais peur des chiens, peur de la nuit et du noir, et surtout... peur des morts. C'est plus tard quand je n'ai plus été obligé d'écouter les peurs que certaines personnes voulaient mettre en moi pour mieux me commander, que j'ai osé regarder la lumière en face. Essaie donc de croquer la vie à belles dents et n'oublie pas que la nuit est le début de toute journée. »

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 51.La page d'écriture

    L'homme était poète. « Oh ! Un peu, un peu.. si peu » se défendait-il de sa petite voix masquée d'une main, cachant mal sa timidité.

    Au bout de sa promenade journalière, il aimait s'arrêter sur le même banc, dans la Forêt du Bois d'Saint-Jean et y passer des moments à écrire... sauf les jours de pluie.

    Absorbé par ses pensées, le nez plongé dans son cahier d'écriture, il ne vit pas tout de suite la petite fille.

    « Monsieur... monsieur » susurra la petite voix de la fillette  « l'autre jour, j'ai trouvé cette feuille de papier, ici, sur le banc. Je pense qu'elle est à vous. C'est vous qui venez souvent écrire ici. Je vous ai déjà vu quand je me promène avec mon papa. »

    « Je sais lire » dit-elle « mais pas encore l'écriture des grandes personnes. Vous voulez bien me lire ce qui est écrit sur cette feuille? »

    Et l'homme de lui lire ce petit poème que la forêt lui avait inspiré :

         Dans la forêt du Bois d'St-Jean
         Y'a des arbres comme des éléphants
         Comme des girafes, comme des géants
         Des arbres beaux comme des enfants

         Y'a des oiseaux qui chantent haut
         Des toiles de maître d'araignées
         Des fleurs sauvages, des attardées
         Des amoureux pleins de bécots

         Y'a des ancêtres qui traînent leur vie
         Y'a des pousses de l'année qui poussent
         Des jeunes qui fument, des vieux qui toussent
         Des amoureux remplis d'envie.

         Dans la forêt du Bois d'St-Jean
         Berce mon coeur au gré des vents

    « Que c'est joli » dit la petite fille « vous êtes comme un poète !... »
    - « Si peu.. si peu ! » répond l'homme content du plaisir de la fillette.
    « Tiens, tu peux garder la feuille, tu la liras quand tu sauras lire l'écriture des grands. »

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 50.Tu connais ?

    « Dis-moi Max, tu connais Dijon ? Tu sais, là où ils font la meilleure moutarde du monde ? Dijon, la capitale mondiale de l'escargot de Bourgogne ? Dijon, centre mondial de l'ancien duché de Bourgogne où vécut le grand Charles le Téméraire ? Tu connais pas ? Tu sais pas ce que tu perds ! »

    « Eh Max, t'as déjà été à Strasbourg, siège mondial de l'Assemblée Européenne et berceau mondial de la choucroute alsacienne ? Dis, Max, tu sais que la chaîne de télévision culturelle franco-allemande « Arte », a  ses studios à Strasbourg ? Sais-tu que le centre de Strasbourg est une île entourée de la rivière Ill ? Tu connais pas ? Tu sais pas ce que tu perds ! »

    « Franchement, Max, ne me dis pas que tu n'es jamais allé à Besançon, capitale du département du Doubs, visiter la citadelle construite par le grand Vauban ? Tu connais pas ? Tu sais pas ce que tu perds ! »

    « Allons Max, t'as déjà été à Bern ? A Paris ? A Rome ou à Berlin ? Des capitales européennes mondialement connues ! NON ? Tu connais pas ?  Même pas Paris ? Tu sais pas ce que tu perds ! »

    « Dis-moi, Pierre-Jean-Marie, toi qui sais tout, tu connais la plus grande des petites forêts du monde ? » interroge Max. « NON ? Eh bien, tu prends le bus n° 2 jusqu'à l'arrêt « Charmettes » et, si t'en as le courage, va découvrir la « Forêt du Bois de Saint-Jean », c'est pas mal non plus.

  • Le quatrain de la semaine

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  • Les petites histoires de Gabby: 49.Le jardinier terrien

    Le vieil homme est assis, seul, sur le banc en bois qui habille chaleureusement la façade de sa ferme. Il est, comme on dit de par chez lui, un paysan de montagne. Situé à l'altitude de 950 mètres, il est habitué à voir, depuis son belvédère, les paysans de la plaine rentrer leur regain alors qu'il n'a lui pas encore fini de rentrer son foin.

    « Ca fait rien » pense-t-il, « la situation d'altitude est plus difficile à gérer, mais je suis tellement plus heureux ici, en haut, au-dessus des bruits de la plaine.»

    Quand il repense à son enfance, le vieil homme trouve qu'en bas ils ont beaucoup trop fait dans le moderne. Au loin, près du lac, la région a bien changé.
    « Avant je connaissais chaque paysan du village. Aujourd'hui ils ont construit des blocs et une chatte n'y retrouverais plus ses petits » pense-t-il encore.
    « L'autoroute a coupé les plus beaux domaines et la plupart des fermes sont devenues des habitations de luxe pour citadins en rupture de ville. »

    « Tu vois là-bas, tout à gauche » se dit-il avec nostalgie « il ne reste plus que quelques champs, quelques prés encore bien entretenus. Si certains paysans n'avaient pas dû tout abandonner aux mains des spéculateurs immobiliers, avides de toujours plus d'argent, mon fils aurait bien aimé faire le jardinier terrien et garder tout ça beau. »